Le
photographe tient dans sa main l’instantané permanent qui offrira un regard
sur, qui captera ce moment invisible, inaudible. Qui, peut être, pourra voir
quelque chose. Des yeux dans la nuit, des yeux de chat doublés d’une révélation
en grain qui éclaircira le portrait pour en rendre les détails et les ombres. Qui peut voir cette danse qui
mène à la vie ?
Dans sa
« petite histoire de la photographie[1] »,
Benjamin cite Dauthendey « Au début, (…) on n’osait pas regarder longtemps
les premières images ainsi produites. On était intimidé par la netteté des
figures, et l’on croyait que les minuscules visages des personnes représentées
sur la plaque pouvaient nous voir, tant la netteté et la fidélité inhabituelle
des premiers daguerréotypes paraissaient à chacun stupéfiantes.[2] »
Reste à citer
Diane Arbus qui parle de la photographie comme la preuve de quelque chose,
étant ayant été pourrait nous dire Lacan.
« They are the proof that something was
there and no longer is. Like a stain. And the stillness is boggling. You can
turn away but when you come back they’ll still be there looking at you. What
and who else is in the show ? »
Diane Arbus, Revelations, 2003 – Random House
[1]Walter
Benjamin, Petite histoire de la
photographie In Sur la photographie, Edition
Photosynthèse, Saint Etienne, 2012.
[2]Max
Dauthendey, Der Geist meines Vaters,
Aufzeichnungen aus einem begrabenen Jahrhundert, A. Langen, Munich, 1912.